Автор: Українка Л.  

Теги: художня література  

Год: 1978

Текст
                    Леся Українка
НАДІЯ
ВИБРАНІ
ПОЕЗІЇ
Київ * Видавництво «Дніпро» * 19.78



Lessia Ukrainka L’ ESPERANCE CHOIX DE POEMES Kiev * Editions «Dnipro» * 1978
У1 У45 Переклав на французьку мову АНРІ АБРІЛЬ Передмова АРСЕНА ІЩУКА Тга<1ии <1е Гикгаіпіеп раг HENRI АВШЬ Ргё!асё раг АЛЗЕІЧЕ ІСНТСНОІЖ 70403-191 ,ял У М205(04)—78" 176”78 © Видавництво «Дніпро», 1978
LESSIA UKRAINKA (1871—1913) Sur les times des montagnes — non pas les som- mets verdoyants et somptueux dont la beaute ravit Fame, mais la oh la pierre grise etrangle toute vie — une fleur pousse qui jette des flammes. Saxifraga est son nom savant. Les podtes Font baptis6e «brise-roche». Cette image d’un poeme de Lessia Ukrainka vient a l’esprit quand on veut saisir le sens de son oeuvre. Fleur pure et flamboyante qui per^ait le roc de tout asservissement, le verbe de la poetesse revolutionnaire brille au ciel des generations suivantes. Sa vie et son oeuvre ne cessent d’etonner. Lessia Ukrainka a vecu et ecrit & l’epoque du tsarisme, lorsque le peuple d’Ukraine Itouffait sous le joug social et que la langue, la literature, le theatre, toute Emanation ukrainienne faisaient l’objet de violentes brimades. Et cependant, les meilleurs fils et filles de TUkraine ne courbaient pas leur front, cha- cun, & la mesure de ses forces, portant au peuple la parole de v6rit6 et de liberty, semant le raisonnable et l^ternel. C’est & cette Ipoque sinistre que la poesie fut rev^lee & la toute jeune fille. Elle signa Lessia Ukrainka ses premieres oeuvres, affirmant ainsi que TUkraine existait et que la voix de son peuple con- tinuait de retentir. Sous ce pseudonyme, Larissa Kos- satch est entree & jamais avec gloire dans la literature. Le temperament et la vision du monde de Lessia Ukrainka se formerent sous Finfluence du milieu ou 5
eile avait grandi et des intellectuels progressi*tes qui se rassemblaient chez sa mere, alors connue en literature sous le nom d’Oläna Ptchilka. Les Kossatch etaient intimement lies, par leur activity ou par le sang, & nombre de personnalites d’avant-garde de ce temps. Entre autres, Mykhailo Dragomanov, oncle de Lessia, savant ukrainien de renom qui, persćcutć par le tsarisme, avait ćmigró en Bułgarie, le grand compositeur Mykola Lyssenko et Mykhallo Starytski, Tun des fondateurs et coryphćes du theatre ukrainien. Emotive et sensible ä tout frisson de Гате hu- maine, la jeune Lessia ressentait une profonde douleur au spectacle des souffrances de son peuple. «L’esp6- rance», sa premiöre poesie ćcrite k neuf ans, faisait echo & un ävenement dramatique survenu dans sa familie: la tante de Lessia avaitćte dćportee en Sibćrie pour avoir pris part au mouvement de liberation nationale. Depuis, la voix d’Ukrainka s’61eva toujours en defense de la dignitó du peuple opprime: eile salue son eveil, les «feux de 1’aube» allumćs par des mains laborieuses, eile rävele aux hommes la vćritó revolu- tionnaire en traduisant le Manifeste du Parti commu- n^ste et d’autres ouvrages marxistes. Bien des poötes-tribuns ont forgó leur verbe au creuset de la lutte des desheritćs contrę les oppres- seurs. Lessia Ukrainka est leur 6gale par la force d'oeuvres comme «Les feux de Taube», «Contra spent spero!», «Inscription sur les ruines», «Paroles, que n etes-vous en acier?», «Lärmes ö perles», «Un seul mot». Mais eile tranche ä la fois sensiblement sur eux, car la profondeur philosophique et la forme achevóe de sa poesie vont de pair avec ce quelque chose qui etreint le coeur: la force surhumaine du sentiment, l'eruption emotive qui laisse une trace dans chacune des oeuvres de Lessia Ukrainka. Le verbe lui avait ćtó donnć comme une offrande merveüleuse et cruelle du в
destiD pour sa vie si breve (eile s eteignit avant 42 ans). Lessia Ukrainka accepta ce don, et elle resta fidele & sa vocation de poete sans jamais succomber ä l’artisanat, aussi raffine füt-il. Elle 6crivait en se consumant, au plein sens du mot. Seule une nature geniale, heroique, pouvait faire preuve de cette sainle demence, de cette fidälite sans borne, jusqu’ä la tombe, ä un ideal, de cette purete qui impregne toute sa poesie. Lessia Ukrainka a realise un veritable exploit, car son oeuvre (les recueils Sur les ailes des chansons, 1893, Songes et pensies, 1899, Echos, 1902; les pieces Dans la forit vierge, 1898—1900, Cassandre, 1903— 1907, Possidie, 1901, Conte d'automne, 1905, Dans les catacombes, 1905, Rufin et Prisclllient 1908, Le chant de la forit, 1911, Le seigneur de pierre, 1912, la prose, les articles critiques et polemiques, les recher- ches folkloriques et ethnographiques, les traductions de plusieurs langues du monde), cette oeuvre, seulement ä la mesure d un Titan, a ete creee par une femme fragile, en proie toute son existence ä la tuberculose qui la rongeait. Son mal la chassait de pays en pays, de clinique en clinique, de sanatorium en pension. Crimee, Bulgarie, Vienne, Berlin, Italie, Egypte, Geor- gie... Par extreme necessite, souvent avec ses ultimes ressources, elle accomplissait les voyages qui brillaient pour d’autres de tous les feux envoütants de l’exo- tisme. Mais les pays meridionaux, enivräs de soleil, n etaient pour eile qu’un espoir de guärison. Elle 6tu- diait avec amour Fhistoire, la langue, la culture de chaque contr^e ou le sort la jetait, eile penätrait la vie du peuple, saisissait toujours plus Tessence universelle de la poäsie populaire, sa beaute imperissable. Un aigle dävorait sans cesse le foie du Prom6thee mythique enchain^ h un rocher. La maladie enlevait jour aprds jour forces et souffle ä Lessia Ukrainka, un 7
etre de sang et de chair. Mais ce n’est pas de son mal et de ses propres souffrances qu’elle parle, ceux-ci lui semblant pitoyables en comparaison des tourments du peuple. Elle brandit la parole comme une arme, une 6pee tranchante, pour briser les chafnes des hommes asser- vis. Egale de Promethäe. Titan de l’esprit. Impregnez-vous de cette sensation, chers lecteurs* et vous serez a meme de percevoir le courage civique du poete qui ecrivait: Je pousserai ma lourde pierre Le long des versants redoutäs, Et sous le poids de Funivers Je chanterai avec gaiete. Au coeur des longues nuits epaisses Mes yeux ne devront se fermer, Gherchant la radieuse däesse, Mon etoile au ciel enflammee. Je veux rire ä travers les pleurs, Sans espoir toujours esperer, Chanter au milieu du malheur... Je veux vivre, sans soupirer! Ce nfest pas fortuitement que le grand ecrivain ukrainien Ivan Franko, lie h Lessia Ukrainka par les idees revolutionnaires et par une etroite amitie crea- trice, comparait la muse de la poätesse ä celle de Tarass Chevtchenko, avouant que depuis le «Brisez vos fers et dressez-vous!» du barde national, FUkraine n’avait pas entendu un verbe poätique aussi vigoureux et ardent que celui sorti des l^vres de cette jeune fille si freie et devoree par la maladie. 8
Douśe pour les langues, Lessia Ukrainka lisail dans le texte les oeuvres de la litterature classique universelle, depuis que toute jeune eile s’£tait ins- truite elle-meme avec opiniätrete (sa maladie l’em pecha de frequenter les ecoles). Afin d’initier son peuple au patrimoine culturel de l’humanite, Lessia Ukrainka conęut une «Bibliotheque mondiale», destine© au lec- teur ukrainien. En 1971, cenlenaire de la naissance d’Ukrainka. le monde entier a rendu hommage ä cette glorieuse fille du peuple ukrainien. Nous osons esperer que ce mince recueil retiendra l’attention du lecteur francophone et que celui-ci sera touchć par le verbe de la gćniale poetesse. Lessia Ukrainka est de ces ecrivains dont l’oeuvre ä la profonde inspiration populaire, aux idees sociales et esthótiques d’avant-garde, rćpand la lumi&re du ne pensće et d’un art väritables. Arsöne Ichtchouk
НАДІЯ Ні долі, ні волі у мене нема, Зосталася тільки надія одна: Надія вернутись ще раз на Вкраїну, Поглянуть іще раз на рідну країну, Поглянуть іще раз на синій Дніпро,— Там жити чи вмерти, мені все їдно; Поглянуть іще раз на степ, могилки, Востаннє згадати палкії гадки... Ні долі, ні волі у мене нема, Зосталася тільки надія одна. Луцьк, 1880 10
L’ESPCRANCE Je n’ai plus ni bonheur ni liberte, Une seule esperance m’est rest^e: Revenir un jour dans ma belle Ukraine, Revoir une fois ma terre lointaine, Contempler encore le Dniepr si bleu — Y vivre ou mourir importe bien peu —, Revoir une fois les tertres, les plaines, Et brüler au feu des pens^es anciennes... Je n’ai plus ni bonheur ni liberty, Une seule esperance m’est rest^e. Loutsk, 1880 11
ДО НАТУРИ Натуро-матінко! я на твоєму лоні Дитячі радощі і горе виливала, І матір'ю тебе я щиро звала, З подякою складаючи долоні. Ти іскру божую збудила в моїх грудях: Надія,— їй же першу пісню я співала,— Мені провідною зорею стала, І з нею буду я добра шукати в людях. Коли ж почую я, що промінь погасає Надії милої,— тоді, Натуро-ненько, Прийми моє знебулеє серденько, І проміння нове нехай йому засяє! 1889 12
A LA NATURE Nature bien-aimeet Toujours se deverserent Dans ton giron mes joies et mes chagrins d’enfant; J’ai joint les paumes en te remerciant, Et avec tendresse je t'ai appel6e mere. Tu fis naitre en mon coeur la divine 6tincelle: L’esp6rance (je lui dediai mon premier chant) Est mon unique 6toile au firmament, Et je cherche le bien par le monde avec elle. Si doit s'6teindre un jour la suave lumidre De l’esp6rance, alors accueille dans tes flancs Mon coeur endolori, en l’eclairant Par un rayon nouveau, Nature 6 douce merel 1889 13
НА ДАВНІЙ МОТИВ — На добридень, милая голубко! — «На добридень, мій коханий друже!» — Що ж сьогодні снилось тобі, любко? — «Сон приснився, та дивненький дуже». — Що ж за диво снилось тобі, мила? — «Мені снились білії лелії»... — Тішся, мила, бо лелія біла — Квітка чистої та любої надії! — «Мені снились білії лелії, Що хитались в місячному світлі, Мов гадали чарівнії мрії, І пишались гордії, розквітлі. «І сіяли дивною красою, Мов непевні, чарівничі квіти, І блищали ясною росою, Що горіла, наче самоцвіти. «Приступила я до квітів ближче,— Всі лелії раптом затремтіли, Почали хилитись нижче, нижче Та й пожовкли, далі почорніли. «Із лелій тих чорних поспадали Всі блискучі самоцвітні роси, На травиці схиленій лежали, Наче дрібні та ряснії сльози»... 14
SUR UN MOTIF ANCIEN — Bonjour, mon bel et tend re oiseaut — Bonjour, mon ami, mon archangel — As-tu fait des reves nouveaux? — J’ai vu un songe bien Strange. — Qu’avaitril d’etonnant, mon coeur? — De grands lys que le vent balance... — Rejouis-lU done, car e’est la fleur De la douce et pure esp£rance. — Au clair de lune les lys blancs Se mouvaient avec arrogance, Comme une vision hors du temps, Seuls dans un monde de silence. Ensorcelantes et divines, Rayonnaient ces fleurs insensees; Et brulaient comme pierres fines Oe grosses gouttes de rosee. Quand je m’approchai tout pres d’eux, Les lys soudainement frSmirent; Courbes vers le sol peu & peu, Ils jaunirent, et puis noircirent. Des lys funebres s’ecoul^rent Les pierres fines de rosee: Larmes brulantes et ameres Dans les plis de l’herbe froissee. 15
— Дивний сон твій, любко моя гожа... А мені червоні снились рожі.— «Тішся, милий, бо червона рожа, То кохання квітка та розкоші». — Мені снилося: червоні рожі Пломеніли в промені злотистім Г були на райські квіти схожі, Запашнії, з листячком барвистим. Так чудово рожі паленіли Від кохання й радості ясної, І цвіли, тремтіли та горіли Від жаги палкої, таємної. Приступив я до одної рожі, Пригорнуть хотів я до серденька, Зблідли раптом рожі прехороші І найкраща роженька ясненька. І умилась буйною росою Та моя найкраща рожа мила, Мов підтята гострою косою, Полягла мені до ніг змарніла... Засмутилась пара молоденька,— Зрозуміти снів своїх не може, І додому поверта смутненька. Дай їм, боже, щоб було все гоже!.. 24 3.1890
— Quel Strange reve, mon coeur! J’ai vu des roses rouges, moi. — Pourquoi t’affliger? C’est la fleur De l’amour et des douces joies. — Dans l’aura solaire les roses Semblaient un vivant incendie; Elies embaumaient toute chose Comme les fleurs du paradis. 0 merveilleux deferlement De l’amour et du coeur en fetel Les roses brfilaient au couchant D’une soif ardente et secrete. Je m’approchai d’une en tremblant, Pour la serrer contre mon coeur, Mais palirent au meme instant Cette rose et toutes les fleurs. Ma belle rose si touchante A mes pieds est tomb6e soudain, Comme bris£e par la tourmente Ou fauchSe par d’atroces mains... Troubles, et le coeur mis en peine Par leurs reves fort t6n6breux, Les jeunes am ants s’en reviennent. Oh, fasse Dieu qu’ils soient heureuxl 24. 3. 1890 2 7—3079
СООТІІА 8РЕМ ЗРЕИО! * Гетьте, думи, ви, хмари осіяні! Тож тепера весна аолотаї Чи то так у жалю, в голосінні Проминуть молодії літа? Ні, я хочу крізь сльози сміятись, Серед лиха співати пісні, Без надії таки сподіватись, Жити хочу! Геть думи сумнії Я на вбогім, сумнім перелозі Буду сіять барвисті квітки, Буду сіять квітки на морозі, Буду лить на них сльози гіркі. І від сліз тих гарячих розтане Та кора льодовая, міцна, Може, квіти зійдуть — і настане Ще й для мене весела весна. Я на гору круту крем’яную Буду камінь важкий підіймать І, несучи вагу ту страшную, Буду пісню веселу співать. В довгу, темную нічку невидну Не стулю ні на хвильку очей, * Без надії сподіваюсь! (Лат.) (Прим, ред.) 18
CONTRA SPEM SPERO! * Filez, pensees, nues automnales! C’est au printemps de rayonner! Ou bien les sanglots qui s’exbalent Ponctueront nos jeunes annees? Je veux rire a travers les pleurs, Sans espoir toujours espßrer, Chanter au milieu du malheur, Je veuz vivre, sans soupirer! Sur les maigres, tristes jacheres Je semerai des fleurs diapr6es, Verserai des larmes amdres Quand les gels vont tout devorer. Aus chaudes larmes, alentour, Va fondre l’äcorce glac6e, Et si mes fleurs croissent un jour, Le printemps viendra m’enlacer. Je pousserai ma lourde pierre Le long des versants redoutäs, Et sous le poids de l’univers Je chanterai avec gaiet6. Au coeur des longues nuits epaisses Mes yeux ne devront se fermer, * J’espöre sans esplrance! (Lat) (N. d. R.) 2* 19
Все шукатиму зірку провідну, Ясну владарку темних ночей. Так! Я буду крізь сльози сміятись, Серед лиха співати пісні, Без надії «таки сподіватись, Буду жити! Геть думи сумні! 2. 5. 1890
Cherchant la radieuse d£esse, Mon etoile au del enflamm6e. Je veux rire ä travers les pleurs, Sans espoir toujours esperer, Chanter au milieu du malheur... Je veux vivre, sans soupirer! 2. 5. 1890
СІМ СТРУН (Посвята Михайлові Драгоманову) DO Г і и в. Grave До тебе, Україво, ваша бездольвая иатв, Струна моя перша озветься. І буде струва урочисто і тихо лунати, І пісня від серця поллється. По світі широкому буде та оісвя літати, А з нею иадія кохана Скрізь буде літати, по світі ніж людьми питати, Де схована доля незнана? І, може, зустрінеться пісня моя самотная, У світі 8 пташками-піснями, То швидко полине тоді тая гучная вграя Далеко шляхами-тернами. Полине за синвб море, полине за гори, Літатиме в чистому полю, Здійметься високо-високо в небесні простори І, може, спітка тую долю. І, може, тоді завітав та доля жадана До нашої рідно! хати, До тебе, моя ти Україно мила, кохана, Моя безталанная матиі 22
SEPT CORDES (A Mykhallo Dragomanov) DO H y m n e. Grave DOlente mere, 6 pitoyable Ukraine, c’est pour toi Que ma premiere corde pleure, Et aussi grave, aussi douce qu’elle, vibre ma voiz, La chanson fluant de mon coeur. Et vole cette chanson par le monde des humains, Avec la fiddle esp6rance, Pour chercher inlassablement oil notre obscur destin Se terre et garde le silence. Parfois peut-etre elle rencontrera d’autres chansons, D’autres oiseaux sur son passage, Et filera plus vite vers les lointains horizons Cette troupe au bruyant ramage. Volant au-delA des blanches cimes et des mers bleues, Au-dessus des faunes, des flores, Peut-Stre qu’un jour, perdu dans l’immensitS des cieux, Elle apercevra notre sort Et enfin peut-etre cette destinle constellle Descendra jusqu’a nos chaumidres, Jusqu’& toi, 6 ma belle et douce Ukraine 6cartel6e, Dolente et pitoyable mSre... 23
НЕ Пісня. Вгіозо Реве-гуде негодонька, Негодоньки не боюся, Хоч на мене пригодонька, Та я нею не журюся. Гей, ви, грізні, чорні хмарні Я на вас збираю чари, Чарівну добуду зброю І пісні свої узброю. Дощі ваші дрібненькії Обернуться в перли дрібні, Поломляться ясненькії Блискавиці ваші срібні. Я ж пущу свою пригоду Геть на тую бистру воду, Я розвію свою тугу Вільним співом в темнім лугу. Реве-гуде негодонька, Негодоньки не боюся, Хоч на мене пригодонька, Та я нею не журюся. 24
RE Chanson. Brioso REgne et rugit ce temps de chien, L’intempSrie n'est pas un drame; Mon infortune s’en revient, Mais je n’ai pas la mort dans l’ame. H6! vous, lourdes nues mena^antest Mes grimoires vous epouvantent? J’aurai une magique 6ple Et mes chansons viendront frapper! Bientot votre mesquine pluie Se changera en perles fines, En etoiles seront r^duits Vos Eclairs d’argent qui fulminent. Et je lancerai la malchance Aux flots du torrent en demence, Je dissiperai mon chagrin En chants libres sur les chemins. Hurle et rugit ce temps de chien, L’intemplrie n’est pas un drame; Mon infortune s’en revient, Mais je n’ai pas la mort dans l’ame. 25
MI Колискова. Arpeggio Місяць ясиесенький Промінь тихесенький Кинув на нас. Спи ж ти, малесенький, Пізній бо час. Любо ти спатимеш, Поки не знатимеш, Що то печаль; Хутко прийматимеш Лихо та жаль. Тяжка годинонько! Гірка хвилинонько! Лихо не спить... Леле, дитинонько! Жить — сльози лить. Сором хилитися, Долі коритися; Час твій прийде З долею битися,— Сон пропаде... Місяць яснесенький Промінь тихесенький Кинув до нас... Спи ж ти, малесенький, Поки е час! 26
Ml Berceuse. Arpeggio Mire sur terre La lune claire Son doux rayon... Le jour se terre; Dors, mon gargon. Gn paix tu dors, Car tu ignores Tous les chagrins; Ils vont 6clore Pour toi domain. L’heure est aust&re, L’instant amer, Le mal s6vit... Sous nos paupidres Pleure la vie. Quand corps & corps Avec le sort Tu lutteras, Le somme alors Te quittera... La lune claire Envoie sur terre Un doux rayon... Bonheur pr6caire, Dors, mon garfon! 27
ГА Совет ФантазібІ Ти — сило чарівна, Що збудувала світ в порожньому просторі, Вложила почуття в байдужий промінь зорі, Збудила мертвих з вічного їх сна, Мету вказала буйній хвилі в морі,— До тебе обертаюсь я сумна: Скажи мені, фантазіє дивнй, Як помогти в безмірнім людськім горі? Як світ новий з старого збудувати? Як научить байдужих почувати? Як розбудити розум, що гаснув? Як час вернуть, що марне проминув? Як певную мету вказати розпачливим? Фантазіє! Порадь, як жити нещасливим! 28
FA Sonnet FAntaisie, o divine puissance Qui a cr6e la vie dans les espaces nus Et ranim6 un jour les aubes morfondues, Qui a tirl les morts de l’6ternel silence Et montre le chemin aux vagues 6perdues, Je me tourne vers toi du fond de ma souffrance: Divine fantaisie, donne-nous l’esplrance, Dis, comment soulager notre humaine tribu? Comment du monde ancien enfanter un meilleur? Et aux indifferents, comment rendre l’ardeur? Que faire si l’esprit cuve encore son vin? Comment ravoir le temps qui est pass6 en vain? Comment donner un phare it ceux qui d6sesp$rent? 0 fantaisie, comment vivre dans la mis&re? 29
зоь І\0П(І6 Соловейковий спів павсспі Ллється в гаю, в зеленім розмаю, Та пісень тих я чуть не вдолаю, І весняні квітки запашні Не для мене розквітли у гаю,— Я не бачу весняного раю; Тії співи та квіти ясні, Наче казку дивну, пригадаю — У сні!.. Вільні співи, гучні, голосні В рідній краю я чути бажаю,— Чую скрізь голосіння сумнії Ох, невже в тобі, рідний мій краю, Тільки й чуються вільні пісні — Усні? зо
SOL Rondeau SOLo du rossignol coulant sans treve Parmi les fleurs, la verte frondaison... Mais je ne veux ecouter ces chansons, Et que me fait la rumeur de la sive Ou des fleurs les douces exhalaisons? Le printemps-paradis n’est qu’illusionl Telle une histoire merveilleuse et brdve, Ne m’apparait la radieuse saison Qu’en reve... Je voudrais qu’au pays toujours s’eldvent Des chants puissants, 6chapp6s des prisons, Mais litanies et sanglots ne s’achdvent. Oh, se peut-il que les libres chansons Dans mon pays ne r6sonnent sans treve Qu’en reve? 31
ІА ІЧосіигпо Лагідні веснянії ночі зорнсті! Куди ви од нас полинули? Пісні соловейкові дзвінко-сріблисті! Невже ви замовкли, минули? 0 ні, ще не часі ще бо ми не дізнали Всіх див чарівливої ночі, Та ще бо лунають, як перше лунали, Веснянки чудові дівочі. Ще маревом легким над нами витав Блакитна весняная мрія, А в серці розкішно цвіте-процвітав Злотистая квітка-надія. На крилах фантазії думки літають В країну таємної ночі. Там промінням грають, там любо так сяють Лагідні веснянії очі. Там яснії зорі і тихії квіти Єднаються в дивній розмові, Там стиха шепочуть зеленії віти, Там гімни лунають любові. 1 квіти, і зорі, й зеленії віти Провадять розмови кохані Про вічную силу весни на сім світі, Про чари потужні весняні. 32
LA Nocturno LAscives nuits semees d’etoiles printanieres, Ou vous etes-vous exilles? Trilles du rossignol, sonores et llgeres, Serez-vous longtemps envolSes? Mais non, il est trop totl Restez jusqu’Ji l’aurore, Merveilles des nuits envofitles; Jeunes filles pour nous chantez, chantez encore Vos rondos folles de gaietSI Commo un leger nuage, au-dessus de nous vole Le reve azur6 du printemps, Et tout au fond du coeur se dlploie la corolle De la fleur-espoir comme avant. Sur les ailes du reve, bdte des nuits secretes, S’envolent toutes nos pensfos... Li, les yeux du printemps, de leurs rayons en fete, Vont doucement nous caresser. L&, 6toiles et fleurs, rayonnant tour & tour, En divine harmonie s’6panchent; Et li-bas peu & peu des hymnes & l’amour Montent du murmure des branches. Et les fleurs, les 6toiles et le vert feuillage Conversent tels de doux amants Sur l’ardeur du printemps depuis le fond des ages, Et sur ses philtres tout-puissants. 3 7-307» 33
51 в в І ііп а Сім струн я торкаю, струна по струні, Нехай мої струни лунають, Нехай иої співи літають По рідній коханій моїй стороні. І, може, де кобза найдеться, Що гучно на струни озветься, На струни, на співи мої негучні. І, може, заграв та кобза вільніше, Ніж тихії струни мої. І вільнії гуки її Знайдуть послухання у світі пильніше; І буде та кобза — гучна, Та тільки не може вона Лунати від струн моїх тихих щиріше. 1890 34
SI S e 11 i n a SI les sept cordes que tour a tour j’effleure Pouvaient exhaler touś leurs sons! O, que s’envolent mes chansons Dans ma belle contrće, pays de douceur! Alors peut-etre une kobza * Avec puissance repondra A ma voix frele, a mes cordes sans vigueur. Et la kobza peut-etre jouera des airs Plus libres que mes faibles chants, Et ses accords retentissants Parcourront avec aisance l’univers; Seulement l’ardente kobza Dans aucune main ne sera Plus que mes cordes poignante, ou plus sincere. 1890 * Instrument musical popnlaire ukrainien. (N. d. R.). 3* 35
— A quoi penses-tu? — A I avenir. V. Hugo. 93 Коли втомлюся я життям щоденним, Щоденним лихом, що навколо бачу, Тоді я думку шлю в світа далекі, Блукає погляд мій в країні мрії. Що бачу я в далекому просторі? Прийдешність бачу я, віки потомні. Мені ввижається, як в тихім, ріднім колі Старий дідусь навча своїх онуків, Про давнину справдешні байки править, Про те, що діялось на нашім світі. Родинне коло діда оточило, Сини та дочки, й молоді онуки; Одні уважно, пильно вислухають, У других в очах тиха мрія сяє, А наймолодший внук сидить близенько Край діда і слідкує його рухи Палким, уважним поглядом блискучим. Дідусь мовляє тихо, урочисто: «Щасливі, дітки, ви, що народились В лагідний час, в безпечную годину. Ви слухаєте, мов страшную казку, Сю розповідь про давні дикі часи. Так, діткиї світ наш красний, вільний Темницею здавався давнім людям; Та й справді, світ сей був тоді темниця: В кормигу запрягав народ народа, На вільне слово ковано кайдани, Півроду людського не звано людьми, Затято йшов війною брат на брата. 36
— A quoi penses-tu? — A 1 avenir. V. Hugo. 93 Quand je suis lasse du quotidien, Des malheurs alignes chaque jour, Mes pensees volent vers d’autres mondes, Mon regard traine au pays du reve. Que voit-il dans Tespace lointain? L’avenir, les siecles qui vont naitre. Je vois au milieu de sa famille Un vieillard racontant aux enfants Des fables vraies sur le temps jadis, Sur ce monde etrange ou nous vivons. Filles et fils et petits-enfants, Assis en cercle autour du grand-pere, L’ecoutent d’une oreille attentive Et le regard doucement reveur. Le benjamin, blotti contre lui, Avec avidite suit ses gestes, Les yeux traverses de flammes vives. Et dit la voix grave du vieillard: «Heureux enfants qui avez pu naitre Sous un ciel suave et sans nuages! Vous semblent effrayants mes recits Sur les temps barbares d’autrefois. Oui, notre terre libre et si belle Etait une prison pour les hommes, Une triste geole en verite: Les peuples subjuguaient d’autres peuples, Le verbe libre etait enchaine, Tant de gens vivaient comme des betes, Le frere allait combattre le frere. 37
Ви знаєте, що звалося війною? Тоді війною звали братовбійство Во ім'я правди, волі, віри, влади, А кроволиття звали там геройством; Повинністю громадською — уклінність, Патріотизмом — лютість до чужинців, Набожністю — запеклість фанатичну, Убожеством там звали смерть голодну, Багатством — награбовані маєтки, Любов’ю до людей — забавку панську, Простотою — темноту безпросвітню, Ученістю — непевнеє блукання. Бездушну помсту звали правосуддям, А самоволю деспотичну — правом. Всім гордим-пишним честь була і слава, Зневаженим-ображеним — презирство. Загинув би напевно люд нещасний, Якби погасла та маленька іскра Любові братньої, що поміж людьми У деяких серцях горіла тихо. Але та іскра тліла, не вгасала, А розгорілася багаттям ясним І освітила темную темноту. На нашім світі влада світла стала!.. Так розповідали мені старії люди, Я ж не зазнав такого лихоліття». Так говорив дідусь. Онук найменший, Підвівши чоло, ясно подивився, Уста тремтіли усміхом утішним, Палала в очах туга ідеалу. І дід побачив і спитав у хлопця: «Куди ти дивишся, моя дитино? Що бачиш ти в далекому просторі?» «Дідусю, ти страшні казав нам байки, Я радий, що не бачив лихоліття; Але в просторі бачу я країну 38
Savez-vous done ce qu etaient les guerres? Des massacres au nom de la foit Du pouvoir et de la v6rit6; Verser le sang etait heroisms, La soumission s’appelait devoir, La haine d’autrui patriotisme, Le cruel fanatisme piete; Misere, e’etait mourir de faim, Richesse, les vols et les pillages, Amour, le passe-temps des seuls maitres, Simplicity les lourdes tenebres, Et science, les plus grands errements; La justice etait froide vengeance, Le droit, arbitraire des tyrans; Honneurs pour les riches arrogants, Mepris pour les pauvres humiliesl Le genre humain aurait disparu Si l’infime etincelle d’amour Brulant dans le coeur de quelques hommes Un jour par malheur s’etait eteinte. Mais plus rien ne pouvait l’Stouffer, Ce fut bientot un brasier immense Qui eclaira le fond des tenebres. La clarte deferla sur le mondel... Ainsi me Font conte des vieillards, Moi-meme je n’ai pas vu ces temps.» Et le vieux se tut. Le benjamin Tourna vers lui son beau front limpide, Un sourire tremblant sur les levres, Les yeux nostalgiques d’ideal. Le vieux demanda au jeune gars: «Ou volent tes pensees, mon enfant? Que vois-tu dans l’espace lointain?» — Grand-pere, tes recits sont terribles, Je n’aurais pas pu vivre en ces temps! Mais au lointain je vois un pays 39
Осяйну, наче світло ідеалу, Неначе світло правди... о дідусюі В нас на землі нема такого раю! Питаєш ти, що бачу я в просторі? Прийдешність бачу я, віки потомні!» 10. 6.1890
Resplendissant comme l’idSal, Comme la v6rit6... Oh, grand-pdre, Le monde ignore ce paradis! To veux savoir ce que j’aper$ois? L’avenir, les sidcles qui vont naitre! 10. 6.1890
«Мамо, іде вже зима, Снігом травицю вкриває, В гаю пташок вже нема... Мамо, чи кожна пташина В вирій на зиму літає?» — В неньки спитала дитина. «Ні, не кожна,— одказує мати,— Онде, бачиш, пташина сивенька Скаче швидко отам біля хати,— Ще зосталась пташина маленька». «Чом же вона не втіка? Нащо морозу чека?» «Не боїться морозу вона, Не покине країни рідної, Не боїться зими навісної. Жде, що знову прилине весна». «Мамо, ті сиві пташки Сміливі, певно, ще й дуже, Чи то безпечні такі,— Чуєш, цвірінькають так, Мов їм про зиму байдуже! Бач — розспівалися як!» «Не байдуже тій пташці, мій синку, Мусить пташка малесенька дбати, 42
«Maman, l’hiver revient deja, La neige recouvre la terre, Plus de gazouillis dans les bois... Tous les oiseaux volent-ils done Vers les pays chauds pour l’hiver?» Demande le petit gargon. «Non, pas tous, lui repond la mere; Tu vois la-bas le moineau gris Sautillant pres de la chaumiere? Cet oisillon n’est pas parti». «Pourquoi ne veut-il s’envoler, Au lieu d’attendre les gelees?» «11 ne craint pas le mauvais temps. Malgre le vent, l’hiver glacial, II reste sur le sol natal Jusques au retour du printemps.» «Tous ces petits oiseaux, maman, Ont sans doute bien du courage Ou sont tout a fait insouciants. Oh, maman, regarde-les faire! Ecoute leur joyeux ramage, Comme s’ils meprisaient l’hiver!» «Ils ne sont pas gais, ces oiseaux, Ils ont leur soucis et leurs peines: 43
Де б водиці дістати краплинку, Де під снігом поживку шукати». «Нащо ж співав? Чудна! Краще шукала б зерна!» «Спів пташині потіха одна,— Хоч голодна, співа веселенько, Розважав пташине серденько, Жде, що знову прилине весна». 1891 [?]
Chercher des gouttelettes d’eau, Sous la neige trouver des graines.» «Pourquoi gazouillent-ils alors? Qu’ils cherchent et cherchent encorel» «Ils se consolent en chantant; Malgre la faim, leur gai ramage Met dans leur coeur bien du courage Jusques au retour du printemps.» 1891 [?]
СЛЬОЗИ-ПЕРЛИ (Посвята Іванові Франкові) І Сторононько рідна! коханий мій краю! Чого все замовкло в тобі, заніміло? Де-не-де озветься пташина несміло, Немов перед бурею в темному гаю, І знову замовкне... як глухо, як тихо... Ой лихо! Ой, де ж бо ти, воле, ти, зоре таємна? Чому ти не зійдеш на землю із неба? Осяяти землю безщасную треба! Ти бачиш, як все в нас покрила ніч темна? Ти чуєш, як правду неправда скрізь боре? Ой горе! О люде мій бідний, моя ти родино, Брати мої вбогі, закуті в кайдани! Палають страшні, незагойнії рани На лоні у тебе, моя Україно! Кормигу тяжку хто розбить нам поможе? Ой боже! Коли ж се минеться? Чи згинем без долі? Прокляття рукам, що спадають без сили! Навіщо родитись і жити в могилі? Як маємо жити в ганебній неволі, Хай смертна темнота нам очі застеле! Ой леле! 46
LÄRMES 0 PERLES (A Ivan Franko) I 0 pays bien-aime! 0 ma contree n a tale! Qui a fait ce silence morne au fond de toi? Faiblement un oiseau pousse un cri quelquefois Dans la sombre foret hantee par Ies rafales, Puis se tait de nouveau... Et nulle voix ailleurs... Oh, malheur! Ou est notre courage, et l’aube qui s’enfuit? Que ne jaillit du ciel sa limpide lumi&re Pour öclairer un peu ce pays de misere? Ne vois-tu pas qu’en nous s*6tend l’obscure nuit, Que partout le mensonge insolent nous oppresse? Oh, tristesse I Peuple martyrisS, o freres qu’on enchaine, Malheureuse patrie couverte de souillures! Brülent encore en nous les vivantes blessures Que tu re$us au fil des siecles, mon Ukraine! Qui te delivrera de ce licol odieux? Oh, mon Dieu! Par la fatalite serons-nous poursuivis? Maudites soient les mains qui sans force retombentl A quoi bon naitre et vivre enfermes dans la tombe? Si nous devons rester ä jamais asservis, Que voile nos deux yeux la tenebre dernierel Oh, misere! 47
II Україно! плачу слізьми над тобою... Недоле моя! що поможе ся туга? Що вдію для тебе сією тяжкою журбою? Гей-гей, невелика послуга! Ох, сльози палкі — вони душу палили, Сліди полишили огнисті навіки. Ті жалі гіркії — вони мені серце зв'ялили! Даремні для нього всі ліки. Чи ж мало нас плаче такими сльозами? Чи можем ми, діти, веселими бути, Як ненька в недолі, в нужді побивається нами? Де ж тута веселого слова здобути? Говорять, що матері сльози гарячі І тверде, міцнеє каміння проймають; Невже найщиріші кривавії сльози дитячі Ніякої сили не мають? 48
n Mon Ukraine, je verse des larmes sur toi... Comment t’aider avec ma peine? Comment te soulager avec mon coeur sans joie? Que ma vie pour toi est bien vaine! Oh, larmes, vous brülez mon ame & votre ardeur, N’y laissant que traces de feu, Et l’injuste fortune a dessechö mon coeur... Tous les baumes sont desastreux. Sommes-nous done si peu ä sangloter sur terre? Quel enfant pourrait exulter Quand la mere accablee pour lui se desespere? Qui aurait le coeur k chanter? On dit que d’une mere les pleurs dävorants Traversent pierres et ecorces; Mais pourquoi les larmes sauglantes des enfants N’auraient-elles aucune force? * 4 7-3079 49
III Всі наші сльози тугою палкою Спадуть на серце,— серце запалає... Нехай палає, не дає спокою, Поки душа терпіти силу має. Коли ж не стане сили, коли туга Вразить украй те серденько зомліле, Тоді душа повстане недолуга її розбудить серденько зболіле. Як же повстане — їй не буде впину, Заснути знов, як перш, вона не зможе, Вона боротись буде до загину; Або загине, або переможе. Або погибель, або перемога — Сі дві дороги перед нами стане... Котра з сих двох нам судиться дорога? Дарма І повстанем, бо душа повстане. Так, плачмо, браття! мало ще наруги, Бо ще душа терпіти силу має; Хай серце плаче, б’ється, рветься з туги, Хай не дає спокою, хай палає. 1891 50
Ill Toutes nos larmes, tristesse ardente, Allument un brasier dans le coeur... Qu’il flambe et sans cesse nous tourmente Tant que Гате endure la douleur! Mais si le coeur flanche, et la tristesse Veuille lui porter le dernier coup, Alors Гате malgre sa faiblesse Le ranimera au fond de nous. Et Гате insurg6e, rien ne l’arrete, A jamais elle prend son essor; Elle peut combattre sans retraite: Jusqu’au triomphe ou jusqu’a la mort. Le male trepas ou la victoire, Deux chemins nous tendent leurs epines... Quftmporte lequel va nous echoir? Dressons-nous si Гате se mutine! Pleurons done! Que nous font les outrages Tant que resiste lame patiente? Que le coeur souffre et lutte avec rage, Qu’il flambe et sans cesse nous tourmente! 1891 51
сов (Посвята Александрі С-вій) Був сон мені колись: богиню ясну Фантазії вбачали мої очі, І друга любого подобу красну Богиня прийняла тієї ночі. Той самий вираз і усмішка мила, Той самий погляд довгий, розумливий. На плечах лиш барвисті мала крила, Вінець над чолом з лавру святобливий. Вона іде! Непереможна сила Мене примушує за нею простувати По темних, тісних ходниках. Вступила Вона в якісь таємнії палати. Чи то свята будова, чи темниця? Високеє і темнеє склепіння, Одно віконце вузьке, мов стрільниця,— Крізь нього сиплеться бліде проміння І падає на стіну; височенний Орган стоїть там, наче скеля дика, Де був прикований Титан страшенний, Що забажав освіти чоловіка. Спинилася богиня і за руку Взяла мене, і словом говорила: «Вважай і пам’ятай мої слова й науку: То світовий орган, і доля так судила, 52
LE SONGE (Pour Alexandra S-va) J’ai fait un songe autrefois. La deesse Fantaisie surgit de l’ombre une nuit; Elle avait pris la forme enchanteresse De mon bien-aime qu’en vain je poursuis. Le meme sourire qui me tourmente Et le meme long regard de sourcier; Mais dans le dos des ailes chatoyantes, Au front une couronne de laurier. Elle avance comme le vent des plaines Et, me prenant de force par la main, Par de sombres couloirs elle m’entraine Vers un palais mysterieux et lointain. Peut-etre une prison ou un saint edifice? La voute obscure semble un ciel sans fond, Et par une meurtriere se glisse La paleur fugitive d’un rayon Qui tombe sur le mur; un orgue immense Se dresse la, comme le roc ancien Ou fut enchaine pour son insolence Le Titan qui voulait 6clairer les humains. Aussitot s’est arretee la deesse, Et m’a dit, sans lacher encor ma main: «De mes paroles souviens-toi sans cesse; C’est l’orgue universel, que le destin 53
Що тільки раз він має гук подати, Страшний той гук, потужний і величний, По всіх країнах має залунати І перекинути світовий стрій одвічний. Страшне повстане скрізь землі рушення. І з громом упадуть міцні будови. Великий буде жах, велике й визволення! Тоді спадуть всесвітнії окови. І правда лавром чоло уквітчає. І згине зло, укриване віками. В честь волі нової хвалу співець заграє На вільних струнах вільними руками! Тож слухай: ти орган порушить можеш Не дужою, та смілою рукою, Всесвітнє зло тим гуком переможеш, Здобудеш для землі і щастя, і спокою. Та знай: твоє життя так миттю вгасне, Як блискавка, що перед громом свіне: Не для тебе те світло правди ясне, Що світ осяє,— ні, життя твоє загине! І вільні струни славити не будуть Ні твого ймення, ані твого діла,— Щасливії нещасную забудуть, Не буде вкрита лаврами могила!» Промовила і зникла. В самотині Я розстаюся розважать-гадати, Як визволить той гук, що замкнутий в скелині, Що має гучно в світі залунати? 54
Une fois seule fera retentir: Un son terrible, puissant et grandiose Qui parcourra les peuples en delire Et renversera l’ordre immuable des choses. De grandes ruines couvriront la terre, Les forteresses memes seront devastSes. Les fers eclateront en bruit d’enfer... Plus grand l’effroi, et plus grande la liberte! La verite ceindra les fronts de sa couronne. S’evanouira le mal sous la lave des temps, Pour qu’un jour avec puissance resonnent Sur de libres cordes les libres chants I Sache: ta main frele mais temeraire Peut tirer de l’orgue cris et sanglots, Vaincre le mal vautre sur cette terre, Apporter le bonheur et le repos. Mais ta vie s’eteindra a l’instant meme, Tel l’eclair quand les cieux vont fulminer: L’aurore de la verite supreme N’est pas pour toi, car ta vie sera terminee. Les cordes libres ne chanteront pas ta gloire, Ni ton haut fait, ni ton coeur sacrifie; Les bienheureux t’exileront de leur memoire, Et sur ta tombe ni fleurs ni laurier!» Et sur ces mots disparut la deesse, Je restai solitaire, a m&liter Comment faire jaillir de cette roche epaisse Le cri qui parcourra l’humanite... 55
Тут наступила чорна тьма без сонця. Я в розпачі ламаю руки, плачу, Богиню кличу... Коли се з віконця Я бачу світло, ясний промінь бачу! Той промінь думки просвітив нездольні. Ще хвиля — й світ весь затремтить від гуку, Зрадіють всі невільники бездольні... Та що се нагло затримало руку? Ох, я ж загинуть маю! І від страху, Від жалю, розум наче хмари вкрили. Як тяжко! моє серце повне жаху: Умру без слави, навіть без могили!.. І я стою, неначе скам'яніла. Знебула думка вже не розважає... Що се? немовби пісня забриніла Здалека, мовби цілий хор ридає. Глибока, тиха, нерозважна туга Вникає в серце, каменем лягає; Ридає хор, мов дикий вітер з луга, А темрява склепіння застилає. З віконця ледве-ледве блисне промінь; Ті хмари темні давлять мою душу, А серце палять, мов жерущий пломінь. Ні, гук страшний я видобути мушу! Хай я загину, та хай сяє мило Над людьми сонцем правда і надія! Зважливо простягаю руку, сміло — І прокидаюсь... Так! то сон був... мрія! 1891—1892
Mais alors la tenebre etendit son suaire. Je pleurais et criais, desesperee: «Deessel...» Et soudain par la meurtriere Se glissa vers moi un rayon dore. Aussitot mes pensees a leur tour s’illuminent: Dans un instant le monde va trembler, Les esclaves joyeux quitteront leurs chaumines... Mais pourquoi mon bras a-t-il recule? II me faut disparaitre! Et de terreur, De tristesse ma raison s’obscurcit. Oh, quel tourment! L’effroi glace mon coeur: Je mourrai sans gloire, sans tombe aussil Et je me fige, peu a peu fossile, Et mes pensees d’un coup d’aile s’en vont... Or, voici que s’eleve une chanson fragile, Puis tout un choeur sanglote a l’horizon; Une tristesse douce et inhumaine Penetre mon ame et la petrifie; Le choeur g6mit, vent sauvage des plaines, Et la tenebre autour de moi sevit. Sur le mur le rayon k peine affleure, Et tandis que mon ame etouffe lentement, Un feu d’incendie devore mon coeur... Non! il faut que jaillisse le cri terrifiantl Meme si je meurs, brillera toujours Le soleil-v6rite k travers les saisons! Je tends la main vers lorgue, avec bravoure — Et m’eveille... C’etait un reve... une visionl 1891-1892
ДОСВІТНІ огш Ніч темна людей всіх потомлених скрила Під чорні широкії крила. Погасли вечірні огні; Усі спочивають у сні. Всіх владарка ніч покорила. Хто спить, хто не спить,— покорись темній силі! Щасливий, хто сни мав милі! Від мене сон милий тіка... Навколо темнота тяжка, Навколо все спить, як в могилі. Привиддя лихі мені душу гнітили, Повстати ж не мала я сили... Зненацька проміння ясне Од сну пробудило мене,— Досвітні огні засвітили! Досвітні огні, переможні, урочі, Прорізали темряву ночі, Ще сонячні промені сплять,— Досвітні огні вже горять. То світять їх люди робочі. Вставай, хто живий, в кого думка повстала! Година для праці настала! Не бійся досвітньої мли,— Досвітній вогонь запали, Коли ще зоря не заграла. 1892 58
LES FEUX DE L’AUBE La nuit couvre deja de ses ailes d’ebene Les hommes harasses de peine; Le crepuscule eteint ses feus Et tous s’endorment peu it peu Dompt6s par la nuit souveraine. Heureux qui s’abandonne a cette force obscure, A qui les doux reves murmurent! Mes songes se sont envoles... Et la t^nebre a deferle, Au silence de sepulture. L’esprit tout devore de visions deleteres, Je sombrais au fond des paupieres... De limpides rayons soudain Eveill&rent mon coeur Eteint, Les feux de l’aube au loin brilldrentf A l'aurore les feux triomphants, solennels, Transpercent la nuit 6ternelle. Le soleil somnole b£at, Mais les feux s’6tendent deja: Des mains & l’oeuvre ils etincellent! Dressez-vous, 6 vivants dont l’esprit se rebelle! II faut qu’& 1’ouvrage on s’attelle! Ne crains pas le ciel ten^breux: De l’aube allume les grands feux Si le jour n’a ouvert ses ailes. 1892 59
Хотіла б я піснею стати У сюю хвилину ясну, Щоб вільно по світі літати, Щоб вітер розносив луну. Щоб геть аж під яснії зорі Полинути співом дзвінким, Упасти на хвилі прозорі, Буяти над морем хибким. Лунали б тоді мої мрії І щастя моє таємне, Ясніші, ніж зорі яснії, Гучніші, ніж море гучне. 14. 5. 1893 60
* * * Je voudrais etre une chanson En ce douz instant de fortune, Pour voler comme un papillon, Comme le vent chassant la lune. Je volerais vers les etoiles Hantee de melodies sonores, Puis j’irais sur les flots sans voile Moduler de nouveaux accords. Et l’on verrait comme s’exhalent Mes reves et mes joies secrötes, Plus Iumineux que les 6toiles, Plus puissants qu’une mer d£faite. 14. 5. 1893 61
♦ * « У чорную хыару зібралася туга моя, Огнем блискавицею жаль мій по ній розточився, Вдарив оеруном у серце, І рясним дощем полились мої сльози. Промчала та буря-негода палка надо мпою, Але не вломила мене, до землі не прибила, Я гордо чоло иідвела, І очі, омиті сльозами, тепер поглядають ясніше, І в серці моїм переможнії сиіви лунають. Весняная сила в душі моїй грав, її не зломили вимові морози міцні, її до землі не прибили тумани важкі, її не розбила і ся перелітная буря весняна. Нехай там збиравться гірша, страшніша негода, Нехай там узброїться в гостру, огненную зброю, Я вийду сама проти неї І стану,— поміряєм силуї 1893-1894 62
Mon desespoir s’est amasse dans les lourdes nues, Ma tristesse fulgure dans le ciel, La foudre me frappe en plein coeur, Et coulent mes larmes en pluie torrentielle. La tempete et l’orage ont ebranle la nature, Mais ne m’ont pas bris6e, ni courbee vers l?i terre. Avec orgueil j’ai relev6 le front, Mes yeux purifies par les larmes voient avec plus de clarte, Et resonnent au fond de moi des chants de victoire. La vigueur printaniere coule dans mes veines, Insensible aux rudes gels de l’hiver, Aux brouillards lourds et visqueux de l’automne, Aux tempetes migratrices du printemps. Qu'importe que les 61€ments funestes se dechament, Qu’ils brandissent des armes tranchantes et crachent leur feu; Je me dresserai sans frayeur Et lutterai seule contre euxl 1893-1894 63
І все-таки до тебе думка лине, Мій занапащений, нещасний краю, Як я тебе згадаю, У грудях серце з туги, з жалю гине. Сі очі бачили скрізь лихо і насилля, А тяжчого від твого не видали, Вони б над ним ридали, Та сором сліз, що ллються від безсилля. О, сліз таких вже вилито чимало,— Країна ціла може в них втопитись; Доволі вже їм литись,— Що сльози там, де навіть крові малої 1895 64
Et pourtant mes pensees vers tox s’envolent, Mon pays malheureux et devastel Quand tu viens me hanter, De peine et de pitie mon coeur s’etiole. J’ai vu tant de contrees qui se lamentent, Mais jamais plus grand malheur que le tien. Mes pleurs couleraient bien, Mais j’ai honte des larmes impuissantes. Tant d'yeux ont deja pleure sur ton sort, Que tu pourrais t’abimer dans les flots... Mais assez de sanglots La ou le sang a peu coule encorel 1895 5 7-3079 65
ВОРОГАМ (Уривок) ...Вже очі ті, що так було привикли Спускати погляд, тихі сльози лити, Тепер метають іскри, блискавиці,— їх дикий блиск невже вас не лякав? І руки ті, не учені до зброї, Що досі, так довірливо одкриті, Шукали тільки дружньої руки, Тепера вводяться від судороги злості,— Чи вам байдуже: про такіпогрови? Уста, що солодко співали й вимовляли Солодкі речі або тихі жалі, Тепер шиплять від лютості, і голос Спотворився, неначе свист гадючий,— Що, як для вас жалом язик їх буде?.. 1895 66
AUX ENNEMIS (Extrait) ...Les yeux qui versaient des larmes suaves Et timidement baissaient les paupieres, Desormais fulgurent et tout embrasent: Leur sauvage eclat vous emplit-il de terreur? Et les mains malhabiles pour les armes, Qui s’ouvraient au soleil avec confiance Et dans l’ombre cherchaient des mains aimantes, Se tordent aujourd’bui avec fureur: Leurs menaces vous laissent-elles impavides? Les levres qui chantaient et murmuraient Tendres paroles et douce amertume, Ferocement chuintent, et la voix Distordue est sifflement de reptile: Et si vers vous la langue dardait son venin?... 1895 67
ДО ТОВАРИШІВ О, не забуду я тих днів на чужині, Чужої й рідної для мене хати, Де часто так приходилось мені Пекучу, гірку правду вислухати. Уперше там мені суворії питання Перед очима стали без покрас; Ті люди, що весь вік несли тяжке завдання, Казали: «Годі нам, тепер черга на вас, На вас, робітники незнані, молодії... Та тільки хто ви, де? Подайте голос нам. Невже ті голоси несміливі, слабкії, Квиління немовлят — належать справді вам? Невже на всі великії події, На все у вас одна відповідь в — Мовчання, сльози та дитячі мрії? Більш ні на що вам сили не стає? Невже се так?..» Я мовчки все приймала; Чим мала я розбить докори ці? Мов на позорищі прикута я стояла, І краска сорому горіла на лиці... Що ж, браття, мовчите? Чи втішені собою, Що вже й докори сі вас не проймуть? Чи так задавлені неволею, журбою? Чи, може, маете яку яснішу путь? Подаймо їм великую розвагу, Скажім і докажім, що ми бойці сами; А ні, то треба мать хоч ту сумну одвагу — Сказать старим бойцям: не ждіть, не прийдем миі 1895 68
A MES COMPAGNONS 0, je n’oublierai pas ces annees En terres proches mais 6trangeres, Ou tant de fois je fus assenee De verites dures et ameres. La-bas, les questions si redoutees Surgirent enfin sans artifices; Ceux qui la vie durant avaient pour nous lutte, Disaient: «Vous voyez, nos jours finissent, A votre tour, jeunes inconnus... Mais ou done etes-vous? Repondez a Tappel! Ou bien ces voix craintives, tenues, Ces plaintes de marmot vous appartiennent-elles? Se peut-il qu’aux grands 6v6nements Ne repondent que votre silence, Vos larmes et vos reves d'enfant? Est-ce la toute votre vaillance? Est-ce ainsi?...» J’ecoutais sans un cri; Comment repondre a notre avantage? J’etais enchain^e au pilori, Et la honte incendiait mon visage... Freres, vous vous taisez? Etes-vous si combles Que ces reproches ne vous penetrent? Ou le sort pour toujours vous a-t-il accablSs? Vous savez une autre issue peut-etre? Consolons nos vieux lutteurs enfin, En leur montrant que nous pourrons briser les chaines! Sinon, ayons le courage au moins De dire aux combattants: n’attendez pas qu’on vienne! 1895 69
ТОВАРИШЦІ НА СПОМИН ТоваришкоІ хто зна, чи хутко доведеться Провадить знов розмови запальні, Нехай, поки від них ще серце б’ється, Я вам на незабудь спишу думки сумні. От, може, вам колись,— часами се бував,— Розглянути старі шпаргали прийде хіть, Ваш погляд сі щілки, блукаючи, спіткав І затримається при них на мить. І вам згадається садок, високий ганок, Летючі ворі, тиха літня ніч, Розмови наші, співи й наостанок Уривчаста, палка, завзята річ. На жаль мені, що се вам нагадає Запеклої ненависті порив. Що ж! тільки той ненависті не знав, Хто цілий вік нікого не любив! Згадати тільки всі тяжкії муки, Що завдали борцям ва правду вороги,— Кому ж не стиснуться раптово руки Від помсти лютої жаги? 70
A UNE AMIE, EN SOUVENIR Qui sait, mon amie, s'il nous restera l’ardeur De poursuivre a nouveau notre dialogue brise? Aussi, tant qu’il fait battre le coeur, Je veux vous confier mes ameres pensees. Peut-etre qu’un jour, nostalgique et solitaire, Vous voudrez vous souvenir de l’ancien temps; Votre oeil distrait tombera sur mes vers Et s'y figera un bref instant... Vous reverrez le jardin, les 6toiles filantes, La nuit par le silence atterr6e, Nos palabres, nos chansons troublantes, Nos ldvres saccadles et enfi6vr6es. Et qu’importe si mes vers vous rappellent Tout ce que la haine a consum£; Le feu de la haine est seulement rebelle A celui qui n’a jamais aim6. Au souvenir des atroces souffrances De tous les martyrs de la v£rite, Est-ce que, dans leur soif de vengeance, Ne se serrent les mains encore indomptees? 71
Ні, жаль мені, що й сей порив погасне, Як гасне все в душі невільничій у нас. Ох, може б, не було життя таке нещасне, Якби вогонь ненависті не гас! Лагідність голубина, погляд ясний, Патриція спокій — не личить нам. Що вдіє раб принижений, нещасний, Як буде проповідь читать своїм панам? Так, ми раби, немає гірших в світі! Фелахи, парії щасливіші від нас, Бо в них і розум, і думки сповиті, А в нас вогонь титана ще не згас. Ми паралітики з блискучими очима, Великі духом, силою малі, Орлині крила чуєм за плечима, Самі ж кайданами прикуті до землі. Ми навіть власної не маєм хати, Усе одкрите в нас тюремним ключарам: Не нам, обідраним невільникам, казати Речення гордеє: «Мій дом — мій храм!» Наука наша — скарб, закопаний в могилу, Наш хист — актор-кріпак в театрі у панів, Непевні жарти тне, сміється через силу, Поклонами спиняє панський гнів. Релігія у нас — то морок темний, Єгипетських жерців деспотія важка, 72
Mais je crains qu’en nos ames d’esclaves Le feu ne se soit & jamais eteint; La vie serait-elle cette epave Si la haine sans relache nous avait etreints? La douceur des colombes ne nous va guere, Ni le regard limpide du patricien; L’esclave humilie perdra-t-il ses fers En prechant a son maitre l’amour du prochain? Je ne sais plus amere existence! Les parias, les fellahs sont heureux apres tout: Leur esprit est reste en enfance, Mais le feu du Titan brule encore en nous. Paralytiques dont les yeux 6tincellent, Notre ame est trop vast© pour nos faibles corps; Dans le dos nous sentons pousser des ailes, Mais les fers au sol nous retiennent encore. Pas meme de toit qui nous appartienne, Partout le geolier p6netre h son gr6... Est-ce h nous, loqueteux couverts de chames, De dire avec orgueil: «Ma maison est sacrSe»? Notre science est un tresor enseveli, Notre talent un acteur au theatre des serfs Qui rit et bouffonne sans oubli, Puis apaise en courbettes l’auguste colere. La religion chez nous est tenebres sans fond, Des pretres egyptiens le pouvoir senile; 73
Закони и право — то устав тюремний, Родинні зв’язки — ниточка тонка. Народ наш, мов дитя сліпев зроду, Ніколи світа-сонця не видав, За ворогів іде в огонь і в воду, Катам своїх поводирів оддав. Одвага наша — меч, политий кров’ю, Бряжчить у піхвах, ржа його взяла. Чия рука, порушена любов’ю, Тоф меч із піхви видобуть здола? Нехай же ми раби, невільники продажні, Без сорому, без честі,— хай же й такі А хто ж були ті вояки одважні, Що їх зібрав під прапор свій Спартак?.. О, сором мовчки гинути й страждати, Як маем у руках хоч заржавілий меч. Ні, краще ворогу на одсіч дати, Та так, щоб голова злетіла з плечі 17. 7. 1896
Les lois sont rSglement de prison, La famille un lien tenu et fragile. Notre peuple, aveugle de naissance, N’a jamais vu le soleil-flambeau; Pour ses ennemis au feu il з’ё1апсе Et abandonne ses guides au bourreau. Glaive fnsanglant6, notre bravoure Se rouille depuis longtemps au fourreau; Quelle main, entrain£e par l’amour, Viendra tirer 1’ёрёе de nouveau? Nous sommes des esclaves vendus aux encheres, Des serfs sans honneur ni vergogne — soitl Mais qui etaient done les guerriers t6m6raires Que Spartacus emmenait derriere soi? Quelle honte de mourir. et souffrir en silence Quand notre ёрёе, тёте rouillee, est prete... A l’ennemi r^sistons avec vaillance, Sans repit jusqu’ä ce que roulent les tötest 17. 7. 1896
Слово, чому ти не твердая криця, Що серед бою так ясно іскриться? Чом ти не гострий, безжалісний меч, * Той, що здійма вражі голови з плеч? Ти, моя щира, гартована мова, Я тебе видобуть з піхви готова, Тільки ж ти кров з мого серця проллєш, Вражого ж серця клинком не проб’єш... Вигострю, виточу зброю іскристу, Скільки достане снаги мені й хисту, Потім її почеплю при стіні Іншим на втіху, на смуток мені. Слово, моя ти єдиная зброє, Ми не повинні загинуть обоє! Може, в руках невідомих братів Станеш ти кращим мечем на катів. Брязне клинок об залізо кайданів, Піде луна по твердинях тиранів, Стрінеться з брязкотом інших мечей, З гуком нових, не тюремних речей. Месники дужі приймуть мою зброю, Кинуться з нею одважно до бою... Зброє моя, послужи воякам Краще, ніж служиш ти хворим рукам! 25. 11. 1896 76
Paroles, que n’etes-vous en acier, Qui dans les combats puisse scintiller? Que n’etes-vous une 6pee sans merci Pour trancher la tete des ennemis? Je voudrais, o langue trempee et fiere, Te degainer tout comme une rapiere, Mais las I mon coeur seul saignerait ainsi, Sans que ma lame perce 1’ennemi... J’affilerai une 6pee, une lance, Selon mon savoir-faire et ma patience, Puis au mur blanc je les accrocherai, Au rire des uns, mais & mon regret Paroles, ma seule arme de combat, Soyez sures, nous ne p6rirons pas! Auz mains de freres, d’inconnus amis, Vous pourfendrez mieux les bourreaux maudits. L’epee frappera les fers violemment, Lan^ant l’echo jusqu’aux fiefs des tyrans, Rencontrera des lames fraternelles Et, non captive, une langue nouvelle. Mon arme ira dans les mains de vengeurs Qui courront au combat avec ardeur... 0 mon glaive, sers les guerriers d’airain Mieux que tu ne sers en de faibles mains! 25. 11. 1896 77
Як дитиною, бувало, Упаду, собі на лихо, То хоч в серце біль доходив, Я собі вставала тихо. «Що, болить?» — мене питали, Але я не признавалась — Я була малою горда,— Щоб не плакать, я сміялась. А тепер, коли для мене Жартом злим кінчиться драма, І от-от зірватись мав Гостра, элобна епіграма,— Безпощадній вброї сміху Я боюся піддаватись 1, забувши давню гордість, Плачу я, щоб не сміятись. 2. 2. 1897 78
Lorsqu’il m’arrivait de chuter Au temps lointain de mon enfance, Bien qu’aiguillonnee de douleur Je me levais sans doleance. «Tu as mal?» me demandait-on, Mais moi, je n’avouais jamais... Etant une gosse tres fiere, Pour ne pas pleurer je riais. Maintenant qu’en farce cruelle Va s’achever pour moi le drame, Et que deji pourraient jaillir Les plus m£chantes 6pigrammes, Du rire9 cette arme feroce, Je redoute de me servir, Et, bien enterr£e ma fiert69 Je sanglote pour ne pas rire. 2. 2. 1897 79
УРИВКИ З ЛИСТА Товаришу мійі не здивуйте з лінивого вірша. Рифми, дочки безсонних ночей, покидають мене, Розмір, неначе химерная хвиля, Розбивається раптом об кожну малу перешкоду, Ви даремне шукали б у ньому дев’ятого валу, Могутньої хвилі, що такт одбива течії океану, Думки навіває мені тепер Чорнеє море — Дике, химерне воно, ні ладу, ні закону не знає, Вчора грало-шуміло воно При ясній, спокійній годині, Сьогодні вже тихо й лагідно до берега шле свої хвилі, Хоч вітер по горах шалено жене сиві хмари. Так би й лежала я завжди над сею живою водою. Дивилась би, як без жалю сипле перли вона й самоцвіти На побережне каміння, Як тіні барвисті від хмарок злотистих Проходять, по площині срібно-блакитній І раптом зникають, Як білая піна рожевіє злегка, Немов соромливе обличчя красуні, Як гори темніють, повиті у білі серпанки, Вони так спокійно стоять, Бо їх стереже колонада сумних кипарисів Поважних, високих... • • • • • Я тільки що знов прочитала Ваш дужий, неначе у крицю закований, Міцно узброєний вірш. Як же за нього я маю віддячити вам?
FRAGMENTS DE LETTRE Mon ami, ne soyez pas surpris de ces vers indolents. Les rimes, filles des nuits blanches, m’abandonnent, Le metre, illusoire mar6e, Se brise a chaque pierre insignifiante. N’y cherchez pas en vain l’assaut des vagues, Les flots despotiques rythmant l’ocean. La mer Noire aujourd’hui seule m’inspire, Sauvage et capricieuse, rebelle a toute loi: Hier deferlant avec fougue Sous un ciel calme et limpide, Ce matin caressant le rivage, Bien que le vent chasse avec furie les nuees grisonnantes. Je voudrais contempler toujours cette eau si vive Qui jette sans regret sur la greve Ses perles et ses pierres fines; Les ombres diaprees des nuages d’or Qui longent l’argent bleute des plaines Et soudain disparaissent; L’ecume rosissant & peine Comme le visage d’une fillette honteuse; Les sommets obscurcis par un leger voile, Si calmes sous le regard triste D’une colonnade de cypres Elands et graves... Je viens tout juste de relire Vos vers puissants, trempes comme lacier, Comme une arme toujours prete. Comment vous en remercier? 6 7—3079 81
Байку хіба розкажу, а «мораль»' ви сами вже виводьте. Битим шляхом та крутим їхали ми на узгір’я Ай-Петрі; Вже поминули сади-виногради рясні, кучеряві, Що покривають підніжжя гори, наче килим розкішний, Ось уже й лаврів, поетами люблених, Пишних магнолій не видко, Ані струнких кипарисів, густо повитих плющем, Ані платанів розкішних наметів, Тільки стрічалися нам земляки наші, білі берези, Явори й темні дуби, до негоди та борвію звиклі, Але й вони вже зостались далеко за нами, Тільки терни, будяки та полинь товаришили нам у дорозі, Потім не стало і їх. Крейда, пісок, червонясте та сіре каміння Скрізь понад шляхом нависло, неплідне та голе, Наче льоди на північному морі. Сухо, ніде ні білини, усе задавило каміння, Наче довічная тюрма. Сонце палке сипле стріли на білую крейду. Вітер здійма порохи, Душно... води ні краплини... се наче дорога в Нірвану, Країну всесильної смерті... Аж ось на шпилі, На гострому, сірому камені блиснуло щось, наче пломінь. Квітка велика, хороша, свіжі пелюстки розкрила, І краплі роси самоцвітом блищали на дні. Камінь пробила вона, той камінь, що все переміг, Що задавив і могутні дуби, І терни непокірні. Квітку ту вченії люди зовуть Saxifraga, Нам, поетам, годиться назвати її ломикамінь І шанувать її більше від пишного лавра. 1897, Ялта
Ecoutez au moins une fable, ä vous (Ten tirer la «morale». Par un sentier battu mais escarp^ Nous montions a Аї-Petri. S’etalaient derriere nous les vignes bouclees, Somptueuses au pied de la montagne, Et l’on ne voyait plus les lauriers des poetes, Ni le faste des magnolias, Ni les sveltes cypres enlaces par le lierre, Ni les platanes-chapiteaux; A nos cötes rien que des pays, les blancs bouleaux, Les sycomores, les chenes insensibles ä l’intemperie, Mais eux-memes bientöt disparurent. Puis l’absinthe, les chardons et les ronces A leur tour nous abandonnerent. La craie, le sable, les pierres rougeatres et grises Nous narguaient d’en haut, nus et steriles Comme les glaces des mers du nord. Pas une herbe, la rocaille 6touffait tout, Geöle de l’eternel. Le soleil dardait ses fleches sur la craie, Le vent däbauchait la poussiere, Nous suffoquions... pas une goutte d’eau... la vrai route au Nirvana, Contree de la mort souveraine... Soudain, sur une pointe, Sur une röche aceree, une flamme jaillit vers le ciel. Une grande et belle fleur ouvrait ses petales, Des pierres fines de rosee brillaient au fond d’elle. Elle avait perce le roc, la pierre toute-puissante Qui triomphait des chenes robustes Et des ronces obstinees. Cette fleur a pour nom savant Saxifraga, Mais les poetes devraient l’appeler «brise-roche» Et lui rendre plus hommage qu’au laurier pompeux. 1897, Yalta 6* 83
* ) * (Пам'яті С. М.) ...Порвалася нескінчена розмова. Тремтить вона, мов порвана струна, В моєму серці. Від одного слова Розкрилася в душі моїй труна. Постала туга, сном важким приспана, Постала велетом і досягла до хмар. Жаль запалав, прибоєм океана Загомонів його страшний пожар. Ох, той пожар у других будить силу Ту, що бастілії тиранів розбива, Що визволя з кайданів волю милу,— У мене будить він слова, слова! Товаришу! Не можу я мовчати, Лежить таке прокляття на мені, Що мушу тугу словом зустрічати: Вони дзвінкі, мої думки сумні. Часи глухонімії не заглушать Дзвінких думок, вони бринять, бринять,— Отак невільники руками ледве рушать, Як на руйах кайдани задзвенять. І там, де на всьому лежить печать мовчання, Де стримані і скарги, і пісні, Де здавлені прокльони і ридання, Вість людям подають кайдани голосні. 84
(A la memoire de S. M.) ...Notre dialogue a cesse en plein vol, Mais vibre, telle une corde brisee, Au fond de mon coeur. Pour une parole Le froid de la tombe m’a traversee... Le sommeil pesant deja se deroule, Et s eleve aux nu6es ma nostalgie; Ma peine s’enflamme et comme une houle Hurle et s’elance en feroce incendie. Les autres humains, ces flammes les poussent A mettre les bastilles en lambeaux, A dechainer la liberte si douce, Mais moi, je n’ai que des mots et des motsl Compagnons, je ne peux garder silence! D’une malediction je suis fletrie: Par le verbe je reponds aux souffrances, Mes tristes pensees se font melodies... Non, le temps sourd-muet n’etouffe pas Mes sonores pensees, qui tintent, tintent; Ainsi, lorsque s’avancent les formats, Les chaines aux pieds chantent des complaintes. Et la ou le silence engloutit la vie meme, Ou 1’on retient les larmes et les chants, Ou il faut etrangler les rires, les blasphemes, Les chaines au moins parlent en tintant 85
Нехай же дзвонять голосно кайдани, Не буду заглушать. Коли б могли Вони збудить луну і розтроюдить рани В серцях людей, що мохом поросли; Коли б кайданів брязкіт міг ударить Перуном в тії заспані серця, Спокійні чола соромом захмарить І нагадать усім, що зброя жде борця; Коли б та зброя здійнялась до бою, Загомоніла б так, мов туча градова,— Тоді б замовкли вже сами собою Кайданів брязкіт і такі слова. 14. 7. 1898
Que resonnent et que tintent les fers! Je ne voux les etouffer! S’ils pouvaient Soulever les coeurs rongds de poussiere Et raviver sans relache leurs plaies; Abl si pouvait le cliquetis des chaines Frapper de foudre les coeurs somnolents, Marquer au front les ames trop sereines Et crier que le glaive attend depuis longtemps; Si les annes livraient bataille avec vaillance, Ebranlant notre terre & coups de faux — Alors retourneraient d’eux-memes au silence Le cliquetis des chaines et ces mots. 14 7. 1898
ЗАБУТА ТІНЬ Суворий Дант, вигнанець флорентійський, Встав із темряви часів середньовічних. Як ті часи, такі й його пісні: Він їх знайшов в містичнім темнім лісі, Серед хаосу дивовижних марищ. Чий дух одважився б іти за ним блукати По тій діброві, якби там між терням Квітки барвисті вічні не цвіли? Зібрав співець мистецькою рукою Оті квітки і сплів їх у вінок, Скупав його в таємних водах Стіксу, Скропив його небесною росою І положив на раннюю могилу Вродливій Беатріче Портіпарі, Що раз колись до нього усміхнулась, А другий раз пройшла, не глянувши на нього, А третій раз на неї він дивився, Коли вона в труні лежала нерухома. Вона була для нього, наче сонце, Що* світло, радощі й життя дає, Не знаючи, кому дає ті дари. І хоч вайшло те сонце променисте, Він не забув його ні в темряві понурій, Ані при хатньому багатті привітному. Ні на землі, ні в пеклі, ні в раю Він не вабув своєї Беатріче. Вона одна в піснях його папу є, Бо в тій країні, де він жив душею, Він іншої дружини не знайшов. 88
L’OMBRE OUBLIEE L’austere Dante, exil6 florentin, A surgi des m£dievales tenebres, Et scs chansons, h l'image du siecle, Errent encor dans les forets mystiques, Au milieu du chaos de fantasques visions. Quel esprit oserait suivre ses pas Dans les chenaies obscures, ou les ronces Gachent des fleurs & jamais epanouies? Mais le barde les cueille d’une main savante; Ayant ensuite plonge sa couronne Dans les eaux du Styx au pouvoir occulte, Mouill6 les fleurs de celeste ros^e, II les pose sur la tombe prScoce De la belle Beatrice Portinari, Qui lui avait souri dans son enfance Mais plus tard etait pass6e sans meme un regard, Et que pour la troisieme fois il vit Immobile et pure dans son cercueil. Elle 6tait pour lui comme le soleil Qui nous donne la vie et la lumiere, Insensible k ceux qui re?oivent ses offrandes... Deja son astre s’est enfui du ciel, Mais il ne l’oublie dans l’ombre maussade, Ni devant les atres hospitaliers. Sur la terre, dans l’enfer ou le paradis, II n’a pu oublier sa Beatrice. Elle seule desormais hante ses chansons, Car dans les contrees ou vole son ame II ne pourra trouver d’autrcs compagnes. 89
Він заквітчав її вінцем такої слави, Якою ні одна з жінок ще не пишалась. Безсмертна пара — Данте й Беатріче, Потужна смерть не розлучила їх. Навіщо ж ти, фантазіє химерна, Мені показуєш якусь убогу постать, Що стала поміж їх, немов тремтяча тінь, Мов сон зомлілої людини — невиразно? Нема на ній вінця, ні ореолу, Її обличчя вкрите покривалом, Немов густим туманом. Хто вона? Тож ні один співець її не вславив І ні один мистець не змалював; Десь там, на дні історії, глибоко Лежить про неї спогад. Хто вона? Се жінка Дантова. Другого ймення Від неї не зосталось, так, мов зроду Вона не мала власного імення. Ся жінка не була провідною зорею, Вона, як вірна тінь, пішла за тим, Хто був проводарем «Італії нещасній». Вона ділила з ним твердий вигнання хліб, Вона йому багаття розпалила Серед чужої хати. І не раз Його рука, шукаючи опори, Спиралась на її плече, запевне; їй дорога була його співецька слава, Але вона руки не простягла, Аби хоч промінь перейнять єдиний; Коли погас огонь в очах співецьких, Вона закрила їх побожною рукою. Так, вірна тінь! А де ж її життя, Де ж власна доля, радощі і горе? Історія мовчить, та в думці бачу я Багато днів смутних і самотних, Проведених в турботному чеканні, 90
Aucune epouse n’a porie encore Une aussi belle couronne de gloire, Vont a travers les siecles Dante et Beatrice Que la mort inflexible n’a pu separer, Mais alors pourquoi, mon fantasque esprit, Me dessines-tu l’ombre miserable Qui est passee entre eux en vacillant, Gomme le songe flou d’hommes languides? Elle n’a de couronne ou d’aureole, Et son visage est recouvert d’un voile, Comme une brume epaisse. Qui est-elle? Aucun poete ne l’a celebree, Nul peintre ne l’a fixee sur sa toile. Et git dans les abimes de l’histoire Son confus souvenir. Qui done est-elle? C’est la femme de Dante. Elle n’a pas D’autre nom, comme si, de toute l’existence, Nul n’avait su l’appeler par son nom. Elle ne fut pas une etoile au ciel, Mais elle suivit, en ombre fidele, Celui qui guidait la «malheureuse Italie». Elle sut partager le pain dur de l’exil, Et c’est elle qui allumait le feu Dans les refuges etrangers. Plus d’une fois La main faible et tremblante du poete S’etait posee sur son epaule avec confiance. Elle avan^ait dans la gloire de Dante, Mais jamais elle ne tendit la main Pour en saisir un unique rayon. Quand le feu s’eteignit dans les yeux du poete, Elle vint les fermer d une main pieuse. Ombre fidele! Ou est done son destin, Ou sont ses joies, son bonheur, ses souffrances? L’histoire est muette, mais j’apergois Les jours de tristesse et de solitude, L’attente interminable et angoissee, 91
Ночей безсонних, темних, як той клопіт, І довгих, як нужда; я бачу сльози... По тих сльозах, мов по росі перлистій, Пройшла в країну слави — Беатріче І 25. 10. 1898
Les nuits sans sommeil, noires de detresse, Longues comme la misere. Je vois les larmes... C’est en foulant ces perles de ros6e Que Beatrice est allee vers la gloire. 25. 10. 1898
* * * Якби оті проміння золоті у струни чарами якими обернути, я б з них зробила золотую арфу,— в ній все було б ясне — і струни, й гуки, і кожна пісня, що на інших струнах бринить, мов голос вітряної ночі, бриніла б на моїй злотистій арфі тим співом, що лунав тільки в снах дітей щасливих. Туга б відкотилась від гуків тих геть-геть удалину, мов білі тумани, пройняті сонцем, що здалека леліють, наче злото, не хмарою, а мрією здаються. І жалі всі, в гармонію з’єднавшись, озвались би, мов хори в емпіреях... 14. 9. 1900 94
* * * Si les rayons pailletäs du soleil pouvaient se changer en cordes legeres, j’en ferais bien vite une harpe d'or aux sons plus limpides qu’une fontaine; toute chanson qui sur les autres cordes snmble la voix d’une nuit tourmentee, sur ma harpe deviendrait m61odieuse comme la musique imprägnant les songes des enfants bienheureux. Toute tristesse s’enfuirait, s’envolerait de ces sons, pareille aux brumes percees de soleil, qui, brillant au lointain de reflets d’or, n ont pas l’air de nu£es mais d’un beau reve. Et les chagrins, en harmonieux accord, chanteraient comme les doux choeurs celestes... 14. 9.1900 65
ЧЕРВОНІ ЛЕГЕНДИ У легендах стародавніх справедливості немає, все там річ іде про жертви та кривавії події. В тих легендах ми читаєм, як дитяча кров невинна рани гоїла на тілі жебрака, старого діда; як раз дівчина убога хрестоносця врятувала від прокази сарацинів, свого серця кров віддавши; як людей лихії чари в мертвий камінь обертали, але кров невинна знову оживляла те каміння. Ті легенди червоніють, наче пишна багряниця, наче пурпур благородний, від крові людей невинних. Та горить у мене серце, коли я їх пригадаю,— проти сил легенд червоних білий світ блідим здається. 1. 8.1900 96
LEGENDES ECARLATES II n’y a pas de justice dans les anciennes legendes, on n’y voit que des victimes et des prouesses sanglantes. C’est ainsi, raconte l’une, que le sang pur d’un enfant devait gu£rir les blessures sur le corps d’un vieux mendiant. Ou bien le coeur arrache d’une pauvre jeune fille doit preserver un crois& de la peste sarrasine. Ou se transforment en rocs des hommes par sortilege, mais un sang pur vient encore redonner vie & ces pierres. Et du sang des innocents rougissent bien des legendes, comme un splendide couchant, romme une pourpre 6clatante. Mon coeur aussi flamboie vite quand les trouve ma m&noire... Le monde en semble livide, 6 legendes ecarlates! 1. 8. 1900 7 7—3079
КАЛИНА Козак умирав, дівчинонька плаче: «Візьми ж мене в сиру землю з собою, козаче!» — Ой, коли ж-ти справді вірная дівчина, Буде з тебе на могилі хороша калина: Як упадуть роси на ранні покоси, То не в мою домовину, а на твої коси, Як припече сонце веснянії квіти, Хай не в’ялить моїх костей, тільки твої вітн. «Ой, що ж тобі, милий, з того га потіха, Щоб я мала червоніти серед мого лиха? Ой, що ж тобі, милий, в того за відрада, Щоб я мала процвітати, як мені досада? Чи то ж тобі стане миліш домовина, Як я буду зеленіти — німа деревина?» — Ой, так не затужить і рідная ненька, Як ти, моя калинонько, моя жалібненька...— Ой, ще ж над миленьким не вросла й травиця, Як вже стала калиною мила-жалібниця. Дивуються люди і малії діти, Що такої пригодоньки не видали в світі: «Чия то могила в полі при дорозі, Що над нею калинонька цвіте на морозі, Що на тій калині листя кучеряві, А між цвітом білесеньким ягідки криваві». Шуміла калина листом зелененьким: 98
L’OBIER Le cosaque agonise... Et pleure sa mie: «Cosaque, permets qu’avec toi on m’enterre aussit — Si tu m’es vraiment fiddle, ma colombe, Tu te changeras en un bel obier sur ma tombe: Lorsque la ros£e couvrira les patures, Qu’elle mouille non ma fosse, mais ta chevelure; Quand le soleil luira au del du printemps, Qu’il ne sdche pas mes os, tes branches seulement. — Mon bien-aim6, seras-tu done plus heureux Si, 6ploree de chagrin, je rougis peu ft peu? Mon bien-aim6, sera-ce un baume & ton coeur Si, 6plor6e de peine, je me couvre de fleurs? Et dans la tombe te sentiras-tu mieux Si je verdoie sur elle en arbre silencieux? — Oh, nulle mire ne se lamente ainsi, Comme toi, mon bel obier, ma triste et douce amie...» L’herbe sur la tombe n’avait pas pouss6, Mais la fille d6j& en obier s’6tait changie. Les gens, les enfants s’ltonnaient & la ronde, N’ayant jamais vu un tel prodige dans le monde: «Quelle est done cette tombe au bord du sentier, Ou malgr6 le froid, malgr6 le gel, fleurit 1’obier? D’oit viennent ces feuilles boucl6es sur les branches Et ces petits fruits sanglants au milieu des fleurs blanches?» Le bel obier agitait ses feuilles vertes: 7* 99
«Ой, що ж се я німа стою над моїм миленьким? Поки ніж не крав, дерево не грав. А хто вріже глибоченько, тому заспіває. А хто вріже гілку, заграє в сопілку, То той собі в серце пустить калинову стрілку». 20. в. 1901
«Pourquoi sur mon bien-aim6 dois-je rester muette? Entaill© le bois pour entendre sa voix, Fends le profond6ment, afin qu'il chante pour toil Si tu prends un rameau et joues du pipeau, Une fleche d’obier fendra ton coeur aussitdt.» 20. 6. 1901
ЕРРІШ ТІ ТНАШНО* Тебе я, може, зраджу.— В ту годину, як таємницею весь світ укриє мла, нриникне геній з поглядом огнистим і з поцілунком до мого чола. І я тоді бліда й тремтяча встану, покину ліжко і піду эа ним. Крізь темряву піду за гордим і величним таємним генієм моїм. Моїм устам свої слова надасть він, одкриє всі дива, що знає сам. Із серця глибини тоді полинуть к широким, вільним небесам нестримані, одважні, вільні співи. 1903-1904 * І все-таки я тебе зраджу. (Італ.) (Прим, ред.) 102
EPPUR TI TRADIRO • Je devrai to trahir sans doute. A 1’heure Oik dans les tlndbres tout se con fond, Viendra mon g6nie auz yeuz incendiaires Poser un baiser sur mon front. Alors, tremblante et le visage bleme, Je quitterai ma couche et le suivrai; Dans la nuit m’entrainera mon g6nie, Mon genie hautain et secret. A ma bouche il confiera ses paroles, Mes yeux verront son monde merveilleux. Et du fond de mon coeur s’envoleront Vers les vastes et libres cieux Des chansons hardies, que plus rien n’enchaine. 1903-1904 * Je te trahirai tout de mcme. (Ital.) (N. d. R) 103
ЕПІЛОГ Хто не жив посеред бурі, той ціни не знав силі, той не знав, як людині боротьба і праця милі. Хто не жив посеред бурі, не збагне журби безсилля, той не знав всеї муки примусового безділля. Як я заздрила тим людям, що не мали відпочинку, поки їх нелюдська втома з ніг валила на часинку! День і ніч — вони на варті,— довгий труд, коротка зміна. День і ніч — вони в роботі, аж німіли руки й спина. Певне, їм тоді здавалось, що немає гірше муки... Ох, борці, якби ви знали, що то є безсилі руки! Що то є — лежати тихо, мов сумний розбиток долі, і на ласку здатись бурі та чужій сназі і волі. 104
EPILOGUE Qui n’a v6cu dans les tempetes, Ignore aussi la vraie puissance, Combien sans lutte et sans travail Est d^serte notre existence. Qui n’a vecu dans les tempetes Et sond6 les peines steriles, Ne sait combien l’oisivete Nous fait souffrir et nous mutile. Comme j’ai envie tous ceux Qui sont ä l’oeuvre sans reläche, Tant qu’une fatigue inhumaine Ne les abat de sa cravache! Jour et nuit ils montent la garde. Long le travail, bref le repos... Jour et nuit leurs mains se demenent Tant que le supporte leur dos. Sans doute pensent-ils alors Qu’il n’est torture plus violente. Ah I combattants, si vous saviez Ce que sont des mains impuissantes, Le lit ou le destin vous cloue, Comme une 6pave sur les mers, A la merci des Elements, D’une volonte etrangere. 105
Що ж зосталося такому? Тільки думати-гадати... Ви, борці, прийміть сі думи, Більш не маю що вам дати. Чорне море, коло Анатолії, 15-21. 1. 1911
Que reste-t-il en 1’occurrence? Les pensees qui sans cesse affluent... Combattants, prenez done les miennes, Je ne peux rien donner de plus. 15—21.1.1911, mer Noire, pr&s (TAnatolie
ЗМІСТ Передмова 5 Надія 10 До натури 12 На давній мотив 14 Contra spem spero! 18 Сім струн DO 22 RE 24 MI 26 FA 28 SOL 30 IA 32 SI . 34 «Коли втомлюся я життям щоденним...» 36 «Мамо, іде вже зима...» 42 Сльози перли I. «Сторононько рідна! коханні мій краю!» 46 II. «Україно! плачу слізьми над тобою...» 48 III. «Всі наші сльози тугою палкою...» 50 Сон («Був сон мені колись: богиню ясну...» 52 Досвітні вогні . 58 «Хотіла б я піснею стати...» 60 «У чорную хмару зібралася туга моя...» 62 «І все-таки до тебе думка лине...» 64 Ворогам (Уривок) 66 До товаришів 68 Товаришці на спомин . 70 108
TABLE DES POEMES Preface 5 L’espärance 1.1 A la nature , 13 Sur un motif ancien 15 Contra spem sperol 19 Sept cordes DO 23 RE 25 MI 27 FA 29 SOL 31 LA 33 SI 35 «Quand je suis lasse du quotidien...» 37 «Maman, l’hiver revient d6j&...» 43 Lärmes 6 perles I. «0 pays bien-aimä...» 47 II. «Mon Ukraine, je verse des larmes sur toi...» 49 III. «Toutes nos larmes...» 51 Le songe .... 53 Les feux de Taube . 59 «Je voudrais etre une chanson...» 61 «Mon däsespoir s’est amass6...» 63 «Et pourtant mes pensles...» 65 Aux ennemis (Extralt) 67 A mes compagnons . 69 A une amie, en souvenir 71 109
«Слово, чому та не твердая криця...» . 76 «Як дитиною, бувало...» 78 Уривки з листа . .... 80 «...Порвалася нескінчена розмова...» 84 Забута тінь . 88 «Якби оті проміння золоті..» 94 Червоні легенди 96 Калина ... 98 Ерриг (і (гасіігб 102 Епілог 104
«Paroles, que n’etes-vous on *eier...» 77 «Lorsqu’il m'arrivait de chuter...» 79 Fragments de lettre .... 81 «Notre dialogue a cessl en plein vol..» 85 L’ombre oublita 89 «Si les rayons...» 95 L6gendes Icarlates 97 L’obier . . 99 Eppur ti tradir6 . 103 Epilogue . 105
Леся Украинка НАДЕЖДА Избранные стихотворения Перевод с украинского Анри Абриля Издательство «Дніпро» (На упраинспом и французском языках) Редактор К. Ю. Квітницька-Рижо в а Художник С. Г. Мамавнко Художній редактор В. К. Мітченко Технічний редактор В.' С. Куйбіда Коректор Л. В. Соколова ІБ N 733 Здано на виробництво 15.іі.77. Підписано до друку 22.03.78. Формат 70X108781. Папір друк. N 3. Гарнітура зв. нова. Друк високий. Умовн. друк. арк. 4,0. Обліково-видавн. арк. 3,334. Тираж 8000. Зам. 7—3070. Ціна 60 коп. Видавництво «Дніпро». 252601, Київ-МШ, Володимирська, 42 Головне підприємство республіканського виробничого об'єднання «Поліграфкнига» держкомвидаву УРСР. 252057, Київ, вул. Довженка, З, ІшргІтб еп и.К&в« Леся Украинка. У45 Надежда. Избр. стихотворения.— На укр. и франц. яз. Пер. с укр. А. Абриля. К.: «Дншро». 1978.112 с. ИСБН В сборник вошли образцы гражданской лирики выдающейся украинской поэтессы революционно-демократического направления Леси Украинки (1871—1013). ж. 70403-191 УМ205(04)-78 176-78 У1